Jean Paul Mendy s’entraine seul dans le gymnase de Bondy, je constate qu’il n’y a pas de ring, et pas plus d’adversaire. J’imaginais qu’un champion de France avait au moins deux porteurs de serviette. Je fais quelques portraits, sans d’autre intérêt que celui de la rencontre. Je vois un visage dur, des poses stéréotypées, qui ne semble pas lui correspondre. Chez lui, il me retrace sa carrière soigneusement classée dans des albums souvenir. Je lui propose mes services pour la suite.
J’ai suivi sa carrière de 2002 jusqu’en 2011, où il disputera son dernier combat pour la ceinture mondiale IBF.
Ayant toujours refusé le système médiatique et les plans d’une carrière toute tracée, il se fie à son instinct. Il en faut pour monter sur un ring, mais quoi ? un copain entraineur, un autre soigneur, un promoteur prêt à perdre sa maison, qui la perdra finalement...Et une femme incapable de regarder un combat, qu’il faudra rassurer par téléphone après un combat « ça va t’inquiète, toujours aussi beau gosse ».